Ce volume réunit et discute les témoignages littéraires, épigraphiques et archéologiques sur la présence macédonienne dans les principaux sanctuaires de la Grèce au sud de l'Olympe, depuis l'époque archaïque jusqu'au lendemain de la mort d'Alexandre le Grand. Le regard qui se porte sur les sanctuaires panhelléniques est celui d'un groupe humain géographiquement et culturellement "périphérique", qui a cherché en eux, tout comme d'autres entités locales du monde grec, le lieu privilégié pour la définition d'une identité collective et pour la rencontre parfois conflictuelle, toujours profondément originale, avec l'hellenikon. Les grands sanctuaires sont donc un observatoire privilégié permettant d'étudier l'image (ethnique, politique, culturelle) que la Macédoine projette sur le reste du monde grec et les infinies nuances d'une rencontre - celle de la grande monarchie du Nord avec l'hellénisme des poleis - dans laquelle incompréhension et curiosité, méfiance et attirance réciproques se sont constamment superposées. Dans ce contexte, une place importante est réservée, sur la base des sources disponibles, à l'activité des souverains, à laquelle sont consacrées les quatre premières sections de l'ouvrage. Parmi les questions examinées ont peut mentionner les origines et la signification des traditions sur "l'oracle de fondation" (delphique) du royaume et de sa première capitale ; les rapports entre Alexandre Ier avec les grands centres culturels avant et après les guerres médiques ; l'ambitieuse panegyris fondée par Archélaos à Dion sur le modèle des fêtes panhelléniques ; le développement calculé des relations de Philippe II avec Delphes, avec Olympie et avec les autres sanctuaires bénéficiant d'une fréquentation "internationale" ; les développements à l'époque d'Alexandre, avec une insistance particulière - entre les données archéologiques et la tradition "romanesque" - sur la munificence du roi à l'égard des sanctuaires ; la transformation du rôle de l'Amphictionie delphique entre l'époque de Philippe II et le début de la période hellénistique ; la pleine mise en valeur, de la part des Macédoniens, des sanctuaires et des panegyreis comme lieux privilégiés de la communication interétatique, une démarche qui aura des conséquences importantes à l'époque romaine. Dans la dernière section du volume sont réunies les données disponibles sur la présence "extradynastique" de Macédoniens dans les mêmes sanctuaires et sont examinées les activités des représentants du pouvoir central, mais aussi des cités et des ethne et des personnes présentes dans les grands centres culturels à titre exclusivement privé. La lecture diachronique de ces données et la comparaison avec la documentation des périodes suivantes permettent des observations sur la nature du règne macédonien, sur le rapport entre le pouvoir central et les entités locales et sur leur évolution au cours du temps, sur la "visibilité" externe des diverses composantes de l'Etat. Le volume comprend les indices des sources littéraires et épigraphiques discutées et un indice général des noms et des sujets traités.