Nul ne songe à nier que certaines cités grecques, à certains moments du IVème siècle, aient connu des difficultés de ravitaillement, des conflits sociaux, des guerres civiles et de graves défaites. il y a eu incontestablement des crises. En revanche, il me semble que, la théorie naguère dominante de "la crise du IVème siècle" se soit effondrée et qu'elle ait été enterrée sans fleurs ni couronne. Les discussions du colloque de Nancy (28-30 sept. 1994) ont porté sur des questions très variées, mais quelques points de convergence majeurs apparaissent entre toutes les contributions : le souci d'analyser précisément les documents littéraires, épigraphiques, archéologiques- en prenant en compte leur dimension idéologique, l'insistance sur les différences de temps et de lieu, la volonté enfin de trouver pour chaque problème le cadrr chronologique adéquat -quelques années parfois, plusieurs siècles souvent. Si l'on renonce à la vision hégélienne vulgariusée ui fait du IVème siècle le moment de "la crise de la cité" préparant l'émergence des royaumes hellénistiques, de l'empire romain et du christianisme, le IVème siècle n'est plus qu'une tranche chronologique assez arbitraire. L'un des résultats les plus nets de cette rencontre sur le IVème siècle est de souligner les limites d'une étude historique par "siècle".