Comment se forme et se transforme, au cours de l'histoire, l'image de la justice ? Le demandeur est-il toujours placé à droite du juge et le défendeur à gauche ? Pourquoi l'allégorie féminine de la Justice a-t-elle si souvent les yeux couverts d'un bandeau ? Telles sont, entre autres, les questions que pose cet essai. Il interroge le témoin principal : les représentations que la justice a laissées d'elle dans les arts plastiques, enluminure, peinture et sculpture, depuis le Moyen-Âge. L'auteur s'efforce de montrer qu'elles forment un système qui ordonne en liant les uns aux autres les fondements symboliques de la loi et de l'acte de juger, la responsabilité du juge et son indépendance , les rapports de l'image et du droit. Ce système s'altère à la fin du Moyen-Âge, puis se transforme à l'âge classique en raison de l'intrusion puis du foisonnement des représentations allégoriques.