S’ouvrant peu à peu aux autres pays européens, l’Angleterre du XVIIe siècle a cherché à rivaliser avec les grandes cours continentales. L’auteur s’est attachée à lire la poésie de cour anglaise écrite sous Charles Ier et pendant l’intermède républicain (1625-1660) dans le contexte d’un baroque européen, catégorie peu usitée dans la critique anglo-saxonne. La crise politique du milieu du siècle a cristallisé des mutations épistémologiques et esthétiques latentes qui mèneront à une synthèse originale. La poésie caroléenne, parce qu’elle constitue un champ relativement clos couvrant une période riche en bouleversements et en inflexions tant politiques que culturelles, permet d’approcher le moment privilégié du passage, dans la culture collective dominante, d’un baroque à un “classicisme” à l’anglaise. Nulle problématique hormis celle de l’étude du regard ne pouvait offrir de meilleure prise pour cerner les contours d’une esthétique en mutation.