Durant la seconde moitié du XXe siècle, l'importance de la question de la protection de l'environnement s'est peu à peu imposée aux entreprises. Daniel Boullet vise à reconstituer, pour la France, la genèse du phénomène : en dégager les étapes, en repérer les facteurs, faire la part de la dynamique d'origine nationale et celle des influences extérieures. D'une part, il recense les fondements sur lesquels le mouvement a pu s'appuyer et, d'autre part, souligne l'acquis des années 1960, avant même que ne s'affirme le concept d'environnement. Il montre enfin comment l'industrie fut amenée entre 1970 et 1990 à prêter une attention croissante au sujet, sous l'effet d'une triple nécessité réglementaire, sociologique et économique, et sans que les difficultés économiques aient pu en suspendre l'évolution. La relative rapidité du processus autorise à remettre en cause, au moins partiellement, l'idée d'un retard français. Mais ses limites sont analysées : elles tiennent aux méthodes de l'action publique, à des différences d'attitude selon les entreprises et les branches, ainsi qu'aux objectifs, parfois restreints, fixés pour la protection de l'environnement.